Sommaire
Editorial
ROSA
GALLICA en anglais ?
Lors du récent
Symposium sur les roses anciennes qui s'est déroulé
à la Fondation Huntington, à San Marino (Californie),
en mai dernier, est née l'idée d'une version de ROSA
GALLICA en langue anglaise. Pour l'heure, ce n'est qu'un projet.
S'il prenait finalement corps, ce serait au printemps 2003.
Ce
qui est envisagé, c'est de publier deux numéros par
an, l'un au printemps, l'autre à l'automne. Ces bulletins,
présentés comme l'est actuellement ROSA GALLICA, regrouperaient
des traductions anglaises d'articles parus précédemment
dans ROSA GALLICA. Seraient bien évidemment privilégiés
les textes portant sur les roses anciennes d'origine française
à propos desquelles le public anglophone manque souvent d'informations
de première main. A écouter les uns et les autres,
il semble qu'aux Etats-Unis, en Angleterre et autres pays anglophones,
il y ait un public intéressé par ce type de publication
spécialisée.
Pour
l'heure, une première question est celle des traductions.
Nous lançons donc un appel à nos adhérents
qui maîtrisent parfaitement l'anglais. L'idéal serait
de constituer une petite équipe de volontaires qui traduiraient
chacun deux ou trois articles par an. Est-ce possible ?
Merci
de prendre contact avec nous pour étudier ce projet.
F. J.
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Célébration
Les cent ans
de la Roseraie de Sangerhausen
La grande
Roseraie de Sangerhausen, dans l'est de l'Allemagne, vaste collection
de plus de 6.000 variétés anciennes et modernes, a
été créée en 1903 (voir historique dans
ROSA GALLICA n°4, printemps 2000) et fêtera donc son centenaire
l'année prochaine. A cette occasion, un Congrès est
prévu à Sangerhausen, du 19 au 24 juin 2003. En voici
le programme :
Jeudi 19 juin
:
- 19 h. accueil
Vendredi 20 juin :
- 11 h. : Inauguration d'une exposition
- 14 h. 30 : Conférence sur l'histoire de la roseraie
- 15 h. 30 : Conférence sur les jardins historiques de la
région (dont Weimar)
- 20 h. : Concert d'orgue (Bach)
Samedi 21 juin :
- 9 h.: Assemblée de la Société allemande des
amis des roses. Pour les autres : visite de la ville
- 11h. 30 : Conférence : Cent ans de roses (Kordes)
- 14 h.: Inauguration d'une nouvelle section de la roseraie et baptême
de la rose du jubilé
- 20 h. : Repas et Grand Bal de la Rose.
Dimanche 22 juin :
- 9 h. : Conférence : Cent ans de roses et succès
Tantau (Evers)
- 9 h. 45 : Conférence : Nouvelles tendances des obtentions
(Noack)
- 11 h. : Parade dans la ville
- 14 h. : Visite de la roseraie (un groupe en français)
- 17 h. : Art et plaisir culinaire (?)
Lundi 23 juin :
- 9 h. : Conférence : Nos meilleures roses du XXe s. (Harkness)
- 9 h. 45 : Conférence : Cent ans de roses (Meilland)
- 11 h. Conférence : La collection Ducrots (Brichet)
- 14 h. : Conférence : Les grimpants du XXe s. (Quest-Ritson)
- 14 h. 45 : Conférence : Livres rares sur les roses (Edberg)
- 16 h. : Conférence : Les roses de Sangerhausen (Brumme)
Les conférences seront prononcées dans les langues
maternelles des conférenciers, mais on disposera de textes
(résumés ?) en français.
Ce programme
ne plaira peut-être pas à tous, mais nous savons que
beaucoup souhaitent visiter cette roseraie et, sur un plan touristique,
le trajet comme les environs ne sont pas dénués d'intérêt.
De plus, chacun sera libre d'employer son temps comme il le souhaitera
durant les conférences ou autres manifestations.
ROSA GALLICA,
en collaboration avec l'association des PIQUES DE LA ROSE, a pris
l'initiative d'organiser un voyage groupé, en voitures individuelles.
D'ores et déjà, nous avons retenu des chambres pour
les dates indiquées, car à Sangerhausen, le logement
est difficile !
Le coût
de ce voyage sera de l'ordre de 300 euros par personne (350 tout
au plus) en chambre double, et de 380 euros par personne en chambre
simple. Ce tarif s'entend du jeudi 19 juin matin (trajet en Allemagne
et visite de la Roseraie de Cassel) au mardi 24 juin matin, et comprend
l'inscription au Congrès, les cinq nuits d'hôtel, les
cinq petits-déjeuners, un des cinq déjeuners et quatre
des cinq dîners. Suppléments (facultatifs) pour le
concert du 20 (10 euros), la visite de la ville et du musée
des mines (10 euros) et le repas et bal du 21 (20 euros). Resteront
à la charge de chacun : le déplacement en voiture
particulière (autoroutes allemandes gratuites et possibilité
de co-voiturage), quatre déjeuners et un dîner libres.
Le point de ralliement sera à la frontière allemande
(à préciser ultérieurement), le jeudi 19 juin
à 9 h. ; dislocation du groupe, le mardi 24 juin, après
le petit déjeuner. Une (ou deux) interprète(s) bénévole(s)
d'allemand, membre(s) des Piqués de la Rose, voyagera(ont)
avec nous (français ou anglais sont inutilisables en ex-RDA).
Nous réunissons
les inscriptions dès maintenant et les réservations
seront effectuées dans l'ordre d'arrivée de ces inscriptions.
Les arrhes seront à verser avant le 31 décembre 2002.
Le nombre de places est strictement limité (Attention, d'ores
et déjà tous les hôtels de la région
sont réservés !).
Soyez donc
aimables de nous retourner DES MAINTENANT le feuillet d'inscription
inséré dans ce bulletin si vous avez décidé
de vous joindre à ce groupe. Merci.
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Actualité
Concours d'Orléans
Le 44e Concours
international des roses remontantes d'Orléans aura lieu le
13 septembre 2002. Ce concours, unique en son genre en France, porte
sur des variétés de roses dénommées,
en cours de commercialisation : leurs qualités se trouvent
ainsi confirmées. Elles sont notées par une commission
permanente qui suit les rosiers durant deux saisons et par un jury
composé de professionnels et d'amateurs de roses. En outre,
le Service des espaces verts de la ville d'Orléans veille
à la qualité de la présentation des roses cultivées
par les jardiniers du Parc Floral de La Source, où se déroule
le concours.
Michel Lis,
membre du Comité de Patronage de ROSA GALLICA, sera l'invité
d'honneur de l'édition 2002.
Pour de plus
amples informations sur ce Concours et son histoire, on se reportera
au n° 14 (mars-avril 2002) de ROSA GALLICA (p.21-28).
Hortilivre
Cette année,
"Hortilivre", le Salon du livre d'horticulture qu'organise
chaque année la Société Nationale d'Horticulture
de France, aura lieu du 19 au 22 septembre 2002. Contrairement aux
années précédentes, il se déroulera
à l'Orangerie du jardin du Luxembourg, rue Guynemer, Paris,
VIe. L'entrée est libre (10 h. - 18 h. 30). A ne pas manquer.
Peut-être y trouverez vous le livre sur les roses, moderne
ou ancien, que vous cherchez.
Les roses,
aujourd'hui et demain
Comme nous
l'avons annoncé dans le précédent bulletin,
le Conseil scientifique de la Société Nationale d'Horticulture
de France organise les 24 et 25 septembre prochain, deux journées
de conférences sur la rose. Recherches sur le rosier, production,
marché, protection, mais aussi gestion des roseraies, collections,
concours, associations : tous les aspects de la rose y seront abordés
par des spécialistes. La première journée (24
septembre, à partir de 8 h. 30) se déroulera à
la SNHF, 84 rue de Grenelle, Paris, VIIe, et la seconde (25 septembre,
à partir de 10 h.) à l'Orangerie de Bagatelle, route
de Sèvres à Neuilly, Bois de Boulogne, Paris, XVIe.
Attention,
le nombre de places est limité. Participation aux frais :
15 euros par personne pour les deux journées (10 euros pour
les membres de la SNHF). Le résumé des différentes
interventions sera distribué au début des conférences.
Le 25, dans l'après-midi, ces deux journées se termineront
par une visite commentée de la roseraie de Bagatelle.
Inscrivez-vous
rapidement en retournant à ROSA GALLICA (Roseraie de La Cour
de Commer, 53470 Commer) le bulletin inséré dans ce
fascicule, accompagné d'un chèque de 10 ou 15 euros
par personne (selon que vous êtes membre de la SNHF ou non),
libellé au nom de la SNHF.
Fédération Mondiale des Sociétés de
roses
La prochaine
"Convention" de la Fédération mondiale des
Sociétés de roses, dont ROSA GALLICA est membre associé,
aura lieu à Glasgow, du 17 au 24 juillet 2003. Nous en reparlerons
dans un prochain bulletin.
Au
fil des revues
Potpourri
of Roses
Dans le numéro
de juillet-août 2002 de ce bulletin des "Volunteers"
d'Huntington édité par Sharon Van Enoo, deux articles
intéressants : l'un est le compte-rendu du Douzième
Symposium de Huntington (Californie) qui s'est tenu en mai dernier,
sur les roses anciennes, l'autre est un article sur les roses de
Victoria Sackville-West, qui, après la Seconde guerre mondiale,
réintroduisit la gallique que les Anglais appellent "Sissinghurst
Castle" (et les Français "Rose des Maures").
The Rose
Dans le numéro
d'été 2002 de la revue de la Royal National Rose Society
anglaise, un article d'I. Verdegem sur la rose "Duchesse de
Montebello" (Laffay, 1824), et un article de W. Grant sur les
roses de Pinhas, récemment éditées en Allemagne,
dont nous avons rendu compte dans ROSA GALLICA, n°12, novembre-décembre
2001.
American Rose
Rambler
Le numéro
de juillet-août 2002 comporte un intéressant article
sur la façon de lire les analyses de sols en vue de la plantation
de rosiers. Par un spécialiste qui a travaillé 32
ans dans un laboratoire spécialisé.
NOUVELLES
de l'Association
et de la Roseraie de La Cour de Commer
La
rose des Métamorphoses d'Ovide
Dans le texte
de Madame de Genlis sur la rose, que nous avons reproduit ci-avant,
celle-ci résume ainsi le conte de l'âne d'Apulée
: "Les roses forment le dénoûment du fameux conte
de l'âne d'Apulée. Dans ce conte, un jeune homme est
transformé en âne, et ne peut reprendre sa première
forme qu'en mangeant des roses".
Or il se
trouve que Madame N., de Paris, nous adresse un texte sur L'âne
d'or qu'elle est en train de lire. Il s'agit du travail d'une étudiante,
Sandra Mangoubi, que celle-ci a présenté à
l'Université de Louvain en 1997. Voici le passage portant
sur le symbolisme de la rose dans ce conte :
"La rose
elle-même a une valeur hautement symbolique. Une tradition
rapporte que le premier rosier aurait surgi de la terre le jour
où Vénus sortit de l'écume des flots. Une goutte
de nectar, versée par les dieux sur un jeune arbrisseau aurait
alors donné naissance à la rose. La rose est ainsi
la fleur de Vénus et est associée à son culte.
Elle est aussi celle d'Isis.
Il existe
une autre version selon laquelle la rose naquit du sang d'Adonis,
blessé mortellement par un sanglier. Outre le thème
de l'amour, l'idée d'une renaissance mystique lui est donc
associée. La symbolique de la rose a également un
versant plus mystique : ce symbole, très proche de celui
de la roue, se retrouve dans la rosace gothique ou dans la rose
des vents. Nicole Fick-Michel rappelle que la rose "hérite
de ce symbolisme complexe et allie à la portée symbolique
de la rose traditionnelle, celle de la rose mystique, source de
toute vie spirituelle, symbole d'éternité, de résurrection
et de connaissance".
La rose est
présente dans tout le roman d'Apulée avec également
différents niveaux de signification. Avant la métamorphose
de Lucius, des guirlandes et des roses coupées président
aux amours avec Photis (II,6). Elles se retrouvent là en
abondance, alors qu'après sa transformation, Lucius cherchera
désespérément à en obtenir.
Tout d'abord,
dans l'étable, il tente de dévorer les guirlandes
de roses dédiées à la déesse Epona,
présente en tant que statue (III,27). Il en est empêché
par le jeune valet qui crie au sacrilège. De nouveau, Lucius
s'est trompé de méthode : il veut couper court aux
difficultés.
Tout au long
de ce parcours initiatique que constitue cette quête de la
rose, Lucius va rencontrer plusieurs fois la fleur salvatrice, mais
sans parvenir à en manger. En III,29, la prudence l'empêche
d'avancer les lèvres vers les roses du jardinet qu'il longe
avec les brigands. Une autre fois, il se laisse abuser par l'éclat
trompeur des lauriers-roses et arrête son élan à
temps (IV,2). Lucius apprend peu à peu que les choses ne
sont pas toujours ce qu'elles ont l'air d'être. Envoyé
au haras au début du printemps, il espère rencontrer
des roses dans les prés herbeux (VII,15). Plus tard, vraisemblablement
l'année suivante, puisqu'il a entre-temps connu les rigueurs
de l'hiver chez le jardinier, il assiste avec espoir à l'éclosion
des roses parfumées (X,29). La rose marque ainsi l'évolution
du temps. Enfin, c'est une couronne de roses offerte par le prêtre
d'Isis par la volonté de celle-ci, qui lui rend sa forme
humaine (XI, 6,13).
Dans le conte,
la rose est la fleur de Vénus qui s'en est parée au
retour d'un banquet (VI,11), mais elle est également présente
pour sanctifier l'union de Cupidon et Psyché (VI,24).
Ainsi la rose jalonne l'Odyssée de Lucius : elle apparaît
comme un guide vers la connaissance de soi. Elle n'en perd pas pour
autant sa valeur d'emblème de l'amour. Si les roses de Photis
se sont révélées inopportunes et ont conduit
Lucius dans la mauvaise voie, les roses de son salut sont aussi
les roses de la conversion à l'Amour de Dieu, où il
trouve la Connaissance qu'il cherchait depuis le début. Connaissance,
Amour, Rose sont, on le voit, des thèmes étroitement
liés et même imbriqués les uns dans les autres".
Pour ceux
qui ont lu jusqu'au bout ce texte -- l'interprétation des
contes anciens est toujours ardue --, comment ne pas être
convaincu que la rose n'est pas une fleur comme les autres ? Rien
de plus mesquin que de la réduire à un ornement de
jardin. Depuis toujours, elle est philosophie de vie.
*
Les roses du Yuanming Yuan
Yves-Marie
Allain, directeur du Service des cultures au Muséum National
d'Histoire Naturelle et membre du Comité de Patronage de
ROSA GALLICA, nous a fait parvenir son dernier ouvrage, écrit
en collaboration avec deux collègues, Chiu Che Bing et Janine
Christiany, Protection et mise en valeur du site du Yuanming Yuan
(texte en français et en chinois), Pékin, Les Editions
de la Forêt, 2002, 256 p.
Le Yuanming
Yuan, ou "Jardin de la Clarté parfaite", était
un immense ensemble de parcs et jardins construits au XVIIIe siècle,
autour des Palais d'été des empereurs mandchous, dans
l'actuelle banlieue nord-ouest de Pékin. Détruit par
les troupes franco-anglaises durant la seconde guerre de l'opium
, en 1860, et , depuis, saccagé durant près d'un siècle
et demi par les Chinois eux-mêmes, il ne reste pratiquement
plus rien de cet immense ensemble. Nous nous souvenons avoir visité
ce site il y a plus vingt ans : ce n'était que ruine. Les
photos de l'ouvrage d'Yves-Marie Allain montrent qu'aujourd'hui,
c'est pire encore : la "zone", avec bidonvilles, ferrailleurs,
squatters, etc. Quelques Chinois et Français espèrent
néanmoins -- l'optimisme est toujours sympathique -- que
certaines parties en seront un jour restaurées. Ce livre
est une sorte de rapport préliminaire à une telle
entreprise.
Les auteurs
se sont notamment intéressés aux végétaux
qui agrémentaient les jardins du Yuanming Yuan ; un document
d'archives de 1800 environ, conservé à Pékin,
en dresse une liste. Nous nous sommes précipité vers
les rosiers. Les roses de Chine sont si célèbres pour
qu'on pouvait espérer retrouver là quelques petites
raretés. Quelle déception ! En matière de roses,
le Yuanming Yuan, du moins à en juger par ce document, était
moins riche que le plus modeste des jardinets botaniques contemporains.
En tout en pour tout, on n'y trouvait que trois espèces :
Rosa xanthina (Lindl.), Rosa rugosa (Thunb.) et Rosa multiflora
(Thunb.), cette dernière espèce, comme on sait, très
variable, étant elle-même représentée
par trois variantes la "platyphylla", la "cathayensis"
et l' "albo-plena".
On a là
une illustration supplémentaire de ce qui est bien connu
: quoique la Chine soit le pays le plus riche en roses botaniques
et que des roses horticoles y aient été cultivées
depuis des siècles, la rose, pourtant, n'est pas une fleur
qui a beaucoup intéressé les Chinois. Ce n'est pas
une fleur importante dans la civilisation chinoise, incomparablement
moins importante qu'au Moyen-Orient ou en Europe.
Félicitations
à Yves-Marie Allain et ses collègues pour cette superbe
étude... et ce désolant constat. (F. J.)
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