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Retour
de voyage
Une trentaine
d'adhérents de ROSA GALLICA avaient décidé,
le mois passé, de faire le voyage de Sangerhausen, dans l'Est
de l'Allemagne, pour y visiter la roseraie à l'occasion de
son centenaire. Après deux premières étapes
à Steinfurth et Arnstein, "villages de roses",
ce furent trois journées entières passées dans
la roseraie de Sangerhausen, puis le retour par celle de Cassel.
Pour beaucoup, c'était une totale découverte et les
vrais amateurs y ont trouvé leur bonheur. Il n'est pas si
fréquent de pouvoir admirer, en un même lieu, plus
de 7000 variétés, magnifiquement présentées,
le tout par un temps admirable et dans une ambiance sympathique.
Mais tout
avers comporte un revers. En effet, quand on mesure l'ampleur de
l'effort déployé en Allemagne en matière de
roses, comment ne pas songer à l'immobilisme de la France.
Alors qu'une toute petite municipalité comme Steinfurth se
dote d'un musée de la rose ultra moderne, avec salles d'archives
et de réunions, magasin de vente, etc., nous n'avons en France
aucun musée de la rose. Et pourtant, Dieu sait si, en ce
domaine, notre passé est riche. Alors que les deux tiers
des roses anciennes sont d'origine française, c'est désormais
dans des conservatoires comme celui de Sangerhausen qu'il nous faut
aller les contempler. Il suffit de voir l'importance des travaux
effectués à Sangerhausen depuis ces dernières
années -- entrée monumentale (trop peut-être),
grand magasin de vente, nouveau bâtiment administratif, extension
de la superficie de la roseraie, réserves de terrain pour
de futurs agrandissements, etc. -- pour apprécier le dynamisme
de l'Allemagne en ce domaine. Et cela, alors qu'il existait déjà
une très grande roseraie "nationale" à Dortmund.
Faut-il baisser
les bras pour autant ? Certainement pas. On voit bien qu'en France
aussi, les choses évoluent. Notre pays, par exemple, reste
très bien placé dans le domaine de la recherche scientifique
sur les roses. Les initiatives associatives se multiplient. De nouvelles
et grandes roseraies ont vu le jour ces dernières années.
Les possibilités sont donc considérables.
En revanche,
nous prenons du retard en matière de conservation. On souhaiterait
qu'une municipalité ou un département, voire une région,
prenne conscience qu'une roseraie comme celle de Sangerhausen ne
constitue nullement un investissement à fonds perdus, mais
bien une source de développement touristique et économique.
C'est en grande partie la roseraie qui a permis le redémarrage
de Sangerhausen depuis la chute du Mur. Et cette collection est
la preuve vivante de ce qu'il est possible de marier l'aspect populaire
-- 23.000 entrées les 21 et 22 juin ! -- et l'aspect scientifique.
Ne nous décourageons
pas. Considérons plutôt Sangerhausen comme un exemple
à suivre, ou comme un défi à relever, au choix.
Mais il est clair qu'il nous faudra bien un jour ou l'autre franchir
en France, une nouvelle étape. Il n'est pas raisonnable de
ne pas conserver nous-mêmes nos variétés anciennes
et modernes. On ne peut pas sans cesse discourir sur l'écologie
et la conservation des ressources génétiques, et ne
rien faire pour que la génération suivante ait le
loisir d'admirer les "roses de grand'mère". Il
nous faut résolument allier dynamisme, modernisme et conservation.
Qui ne progresse, recule. Alors avançons.
F. J.
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Bibliographie
Une
nouvelle encyclopédie de roses
VERMEULEN
(Nico), L'encyclopédie des Roses, s. l., Maxi-Livres,
2003, 320 p. 13 euros seulement. Dans les magasins Maxi-Livres.
Traduction
française d'un ouvrage hollandais de 2002, cette Encyclopédie
des Roses ne sera probablement jamais un grand classique. Dans
l'immédiat, il offre toutefois un certain intérêt.
Pour chacune des variétés, les rubriques, très
pratiques, sont courtes et denses, et systématiquement illustrées.
Un des points
positifs du livre est de donner, pour chaque rose, son nom de marque
(ex. : 'Bingo Meidiland') et son nom de code (MEIpotal),
ainsi, évidemment, que le nom de l'obtenteur et l'année
d'obtention ; mais aussi, sous forme de symboles, des informations
très utiles telles que le type de rosier, la hauteur, l'époque
de floraison, le parfum et la résistance aux maladies. On
y trouve également de nombreux synonymes, ce qui est fort
intéressant pour les rosiers étrangers qui ont (malheureusement)
des appellations différentes selon les pays dans lesquels
ils sont commercialisés.
Les rosiers
français y sont très minoritaires et les anciens presque
totalement absents. Une idée saugrenue : faire précéder
chaque nom de variété du terme générique
Rosa.
In fine, adresses
internet d'une quinzaine d'obtenteurs.
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