SOMMAIRE
Pour une Fédération Française de la Rose
Nouvelles de
l’Association et de la Roseraie
de la Cour de Commer
Editorial
Pour
une Fédération Française de la Rose
Nous
évoquions dans le précédent numéro de
ce Bulletin (p. 43) le résultat d’un sondage réalisé
en Grande-Bretagne, chez les membres de la Société
nationale et royale de la Rose, à propos des variétés
qu’ils préféraient. En ce qui concerne les roses anciennes,
ils citaient 7 obtentions françaises parmi les dix premières
retenues. En revanche, pour ce qui était des 10 meilleures
variétés du point de vue de la santé, on trouvait
une seule française ; pour les 10 plus parfumées,
une seule française ; pour les 10 meilleures introductions
depuis 1994, une seule française ; pour les 10 meilleurs
hybrides de thé, aucune française, etc. N’est-ce pas
un peu inquiétant ?
Autre
réflexion. Nous avons eu l’occasion, récemment, de
participer au Congrès européen de la Fédération
mondiale des sociétés de roses : sur près
de 600 délégués, nous étions, en tout
et pour tout, cinq Français. Et aucun d’entre nous n’était
au courant de la présence des quatre autres. Est-ce normal
?
Aujourd’hui,
si un amateur ou même un pépiniériste veut un
renseignement sur une variété française, il
n’a pas d’autre moyen que de se reporter au Modern Roses,
une encyclopédie américaine dont la 11ème
édition vient de paraître, et qui passe sous silence
la moitié des obtentions françaises, anciennes comme
modernes. Si ce même amateur ou pépiniériste
veut absolument se référer à un répertoire
français, il est alors renvoyé à la dernière
édition du Simon et Cochet, Nomenclature de tous les noms
de roses, qui date de …1906 ! Pour les roses du XXème
siècle, ce n’est guère efficace.
Si
enfin, ce même amateur ou pépiniériste veut
savoir qui commercialise telle ou telle variété, il
a le choix entre Find that Rose ! A Guide to Who Grows What,
édité en Angleterre, par la Rose Growers Association,
et Combined Rose List, édité par B.R. Dobson
et P. Schneider aux Etats-Unis. Est-ce normal ?
Ce
sont là quelques raisons, parmi beaucoup d’autres, malheureusement,
pour lesquelles un certain nombre d’associations d’amateurs, de
roseraies, d’organismes de recherche et de rosiéristes, ont
commencé, depuis quelques mois, à travailler ensemble
à la mise en place d’une Fédération Française
de la Rose qui serait un lieu de concertation entre tous ceux qui,
à un titre ou un autre, sont intéressés par
la Rose. Cette Fédération devrait permettre aux associations
d’amateurs, aux roseraies, aux obtenteurs, aux pépiniéristes,
aux organismes de recherche, de se rencontrer, de s’informer mutuellement,
voire de coopérer à certains projets d’intérêt
commun. Par exemple, un Répertoire de la Rose française,
qui pourrait être achevé en 2006, à l’occasion
du centenaire de la Nomenclature de Simon et Cochet. Ce Répertoire
recenserait toutes les obtentions françaises, les collections
qui les conservent, les obtenteurs qui les ont créées,
les pépiniéristes qui les commercialisent. Il y a
là un projet qui peut facilement rassembler les énergies,
car tout le monde y a intérêt : amateurs, responsables
de roseraies, organismes de recherche, obtenteurs et pépiniéristes.
Mais
beaucoup d’autres projets d’intérêt commun peuvent
être imaginés : organisation d’une Journée
nationale de la Rose, diffusion d’une carte touristique des roseraies
de France, etc.
Et
il va sans dire que lorsque cette Fédération aura
atteint une certaine maturité, la représentation de
la Rose française à l’étranger en sera singulièrement
améliorée. Aujourd’hui, quiconque veut un renseignement
sur la Rose en Angleterre peut s’adresser à la Société
britannique ; de même pour l’Allemagne, les Etats-Unis,
etc. En revanche, si un étranger (ou un Français !)
souhaite un renseignement sur la Rose en France : personne.
Ou plus exactement, cent personnes qui ne le renseigneront que sur
leur petit domaine respectif. C’est désolant.
Avec
l’aide et l’appui de nombreuses personnalités, ROSA GALLICA,
depuis l’automne 2000, a beaucoup œuvré pour que progresse
ce projet d’une Fédération Française de la
Rose. Plusieurs réunions ont eu lieu, de nombreuses idées
ont été avancées. Il y a tout lieu d’être
(prudemment) optimiste quant aux chances d’aboutir. L’objectif n’est
nullement de créer un organisme de plus, mais, dans le respect
de la spécificité et de l’indépendance de chacun,
de promouvoir une coopération indispensable.
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Actualité
Au
fil des revues
L'Association
ROSA GALLICA est en possession de toutes les revues dont le compte-rendu
figure ci-après. Des photocopies peuvent en être fournies
à raison de 0,40 franc la page, plus port.
American Rose Rambler
Le
Bulletin publié par Peter Schneider annonce pour ce mois
de mars, la parution de la Combined Rose List 2001. Il peut servir,
paraît-il, d'errata au Modern Roses XI. Pour 28 dollars, port
pour l'Europe compris, on peut se la procurer directement à
Peter Schneider, B. P. 677, Mantua, Ohio 44255, Etats-Unis
Jardins
de France
Dans
le n° de janvier-février 2001 de la revue de la Société
nationale d'horticulture de France (S.N.H.F.), R. Nazereau fait
le point des roses nouvelles de l'année 2000 sous le titre
" Les Roses du nouveau siècle ".
Heritage
Roses
Le
numéro de février 2001 de ce bulletin américain
est particulièrement riche. On y trouve une excellent étude
sur " Nastarana " (ou Rosa Pissardii), pour ceux qui s'intéressent
aux moschata. De même, ce numéro comporte un article
sur la théorie de Hurst relative au développement
de la rose au cours de l'histoire, que les scientifiques auront
sûrement bénéfice à lire.
Revue horticole suisse
Le
numéro de juillet-août 2000 de la Revue horticole suisse
est presque exclusivement consacré à la Rose et comporte
d'excellents articles. Parmi ceux-ci : un article de Nicole Badin,
membre de ROSA GALLICA, au sujet des roses galliques, un article
d'Adélaïde L. Stork, du Conservatoire et Jardin botaniques
de Genève, sur les roses de ce dernier, un autre de Dominique
Verdel sur la Roseraie botanique du Centre de Lullier, un de Jean
Emery sur la Roseraie du Bois Guyot (Arboretum national du Vallon
de l'Aubonne). Signalons enfin, un article très technique,
mais très clair, sur l' " Etude des rosiers à
partir de leur ADN ", un sujet à la mode, mais ardu,
écrit, ici, d'une façon (relativement) accessible
au non spécialiste, illustré de schémas simples
d'un grand secours.
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Prochaines manifestations
Concours
de roses en 2001
La
Fédération mondiale des Sociétés de
roses, à laquelle appartient ROSA GALLICA, communique les
dates des prochains concours de roses pour l'année 2001 :
Barcelone (Espagne) : 5 mai
Baden-Baden (Allemagne) : 23 juin
Rome (Italie) : 19 mai
Genève (Suisse) : 25 juin
Monza (Italie) : 25 mai
La Haye (Pays-Bas) : 5 juillet
Madrid (Espagne) : 1er juin
Belfast (Irlande du Nord) : 20 juillet
Lyon : 8 juin Dublin ( Irlande) : 21 juillet
Nantes : 15 juin Glasgow (Ecosse) : 24 août
Saverne : 16 juin Le Roeulx (Belgique) : 31 août
Hradec Kralove ( R. Tchèque) : 16 juin
Orléans : 4 septembre
Paris (Bagatelle) : 21 juin
Gênes (Italie) : 28 septembre
Baden (Autriche) 22 juin
ROSA GALLICA possède les adresses et quelques renseignements
complémentaires pour chacun de ces concours : ils sont à
la disposition des membres qui les souhaitent.
Salon
du Jardinage de Rennes
Ce
Salon, qui aura lieu les 6 et 7 octobre 2001, sera, cette année,
placé sous le signe de la Rose. A cette occasion sera baptisée
une rose nouvelle, obtenue par notre ami Michel Adam, appelée
" Atalante " . Une exposition sur la Rose sera organisée
à cette occasion, avec la participation, entre autres associations,
de ROSA GALLICA. Elle portera sur les variations botaniques du rosier,
la création variétale, l'évolution des variétés
cultivées, la commercialisation, les maladies du rosier,
la symbolique de la Rose, etc. Nous aurons sûrement l'occasion
d'en reparler.
Journées
des plantes
Les
Journées des Plantes de Courson (Château de Courson,
91680 Courson-Monteloup, tél. 01.64.58.90.12) auront lieu,
pour celles de printemps, les 18, 19 et 20 mai, et pour celles d'automne,
les 19, 20 et 21 octobre. Comme d'habitude, ROSA GALLICA participera
à ces Journées où notre Association disposera
d'un stand.
La Fête des plantes de Saint Jean de Beauregard (Château
de Saint Jean de Beauregard, 91940 Les Ulis, tél. 01.60.12.00.01)
aura lieu les 27, 28 et 29 avril. La Fête d'automne aura lieu
les 9, 10 et 11 novembre.
L'Art du Jardin, à l'Hippodrome d'Auteuil, aura lieu du14
au 18 juin (tél. 01.53.92.88.00).
Printemps
de Gerbéviller
Cette
année, le " Printemps de Gerbéviller ",
qui réunit chaque année les amateurs de plantes de
l'Est de la France, aura lieu les 12 et 13 mai, dans le parc du
château de Gerbéviller. ROSA GALLICA prendra part à
ce " Printemps " par le lancement d'un livre.
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Nouvelles
de l'Association et de la Roseraie
de la Cour de Commer
Abonnements
pour 2001
Nous
remercions vivement tous ceux qui ont réglé leur abonnement
dès le début de l’année, à la réception
du bulletin précédent. Nous remercions encore plus
vivement ceux qui ont cru devoir y ajouter un petit mot aimable
à propos de ROSA GALLICA : ils ont été
nombreux – pratiquement un abonné sur deux – et cela nous
a beaucoup touché. C’est un sérieux encouragement
à développer nos activités. Encore une fois,
un grand merci.
Voyage
dans les grandes collections de roses
A
l’occasion des réabonnements reçus, quelques personnes
nous ont demandé si nous songions à organiser des
voyages dans les grandes collections de roses, notamment celles
de l’étranger. Les plus souvent citées sont celles
de Sangerhausen en Allemagne et celle du Professeur Fineschi, en
Italie. Mais on peut aussi songer à celle de Mottisfont Abbey,
dans le sud de l’Angleterre, et d’autres. On peut aussi imaginer
un voyage dans une région de France où coexistent
quelques roseraies et des roses botaniques, en montagne. Nous aimerions
nous faire une idée du nombre de personnes intéressées
par un tel projet. Si vous faites partie de celles-ci, merci de
nous l’écrire. Si le nombre est suffisant, probablement tenterons-nous
l’expérience.
Journée
de la Rose à la Cour de Commer
Nous
rappelons que cette année, la " Journée de la
Rose ", à la Cour de Commer, aura lieu le samedi 9 juin.
Le programme détaillé en sera adressé aux adhérents
un mois à l’avance. Outre le traditionnel déjeuner
en plein air (ou à l’abri, si nécessaire !),
sont d’ores et déjà prévus deux conférences
sur les roses, le lancement d’un nouveau livre, et surtout le baptême
d’une rose obtenue par Michel Adam et dédiée à
" André Eve ". Tout le monde est cordialement invité
à cette Journée, en particulier les amis de l’obtenteur
et du dédicataire.
" Isabelle
Autissier "
La
Rose " Isabelle Autissier ", obtenue par notre ami Michel
Adam, membre de ROSA GALLICA, s’est vue décerner le prix
de l’Association des journalistes de l’horticulture pour l’an 2000.
Toutes nos félicitations.
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Catalogues
anciens
M.
V., d’Allonnes, nous a très aimablement procuré un
exemplaire du catalogue des Pépinières Levavasseur,
d’Angers (successeur des Pépinières Leroy), pour la
saison 1930-1931. Nous l’en remercions vivement.
De
façon générale, nous rappelons que nous sommes
intéressés par tous les catalogues de roses anciens,
afin d’en prendre copie (l’original est retourné à
son propriétaire, bien évidemment !). Nous remercions
les adhérents qui nous en adressent régulièrement.
Collection
de roses " alba " agréée
Il
y a un an, dans la numéro 3 de ROSA GALLICA, nous lancions
un appel en faveur de la constitution de " collections nationales "
de roses dans le cadre du Conservatoire français des collections
végétales spécialisées (CCVS). Nous
donnions l’exemple des " alba ", dont les variétés
sont relativement peu nombreuses, ce qui signifiait qu’en constituer
la collection, n’était pas " surhumain ". Et nous
concluions : Adhérents de ROSA GALLICA, montrez
l’exemple !
Or
nous sommes heureux de constater que l’appel a été
entendu. Le CCVS vient, en effet, de labelliser la collection de
roses " alba " de notre ami Philippe Viton (Pépinières
de Kermunut), membre de ROSA GALLICA. Cette collection est désormais
une " Collection agréée ". Nos félicitations
à Ph. Viton. Et que cela soit un encouragement pour ceux
qui hésitent encore à constituer des collections systématiques.
Nous répétons que ROSA GALLICA est prête, dans
la mesure de ses moyens, à les y aider, s’ils le souhaitent.
Roses
galliques en Haute-Marne
A
la demande de l’Association " Parcs et Jardins de Haute-Marne ",
ROSA GALLICA a organisé une conférence sur l’ " Histoire
des roses galliques ", le 23 janvier dernier, dans le cadre
du magnifique château de Joinville. Construit au XVIe siècle,
par Claude de Lorraine (1496-1550), premier duc de Guise, ce château,
dit " d’en-bas " (car il y avait un château féodal
" en-haut ") était entouré d’un jardin –" Le
Grand Jardin "– que célébra le poète Remy
Belleau. Ce jardin a été récemment " restitué "
par le Conseil général de la Haute-Marne : le
carré médicinal et aromatique comme le carré
bouquetier ont été entourés d’une palissade
de " roses de Provins ".
Ce
département possède un ensemble de jardins ouverts
à la visite qui est tout à fait appréciable.
On peut s’en procurer la liste auprès de C.A.U.E. de Haute-Marne,
16 rue des Abbés-Durand, 52000 Chaumont (03.25.32.52.62).
Association
" Parcs et Jardins de Haute-Marne ", Château de
Dinteville, 52120 Dinteville, tél. 03.25.02.78.01.
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La
Roseraie du Jardin du Luxembourg, 1813-1914
L’Association
des auditeurs des cours du Luxembourg (A.A.C.L.) a demandé
à ROSA GALLICA d’organiser une conférence sur " La
Roseraie du Jardin du Luxembourg ". Celle-ci a eu lieu le 6
février dernier dans la " Petite Orangerie " du
Luxembourg. Y ont été exposées les dernières
découvertes concernant l’histoire de cette Roseraie, disparue
depuis un siècle, et dont l’histoire était restée
jusqu’ici assez mal connue.
Les
membres de ROSA GALLICA résidant en Ile-de-France y avaient
été conviés.
Roses
anciennes en France
L’Association
" Roses anciennes en France " est désormais présidée
par Madame Odile Hanss. La nouvelle présidente, que nous
sommes heureux d’accueillir dans ROSA GALLICA, nous fait part de
son désir de coopérer avec notre Association. Nous
nous en réjouissons et espérons que cette collaboration
sera profitable à tous les amateurs de roses en France, anciennes
comme modernes.
Roses
galliques
Dans
le cadre du Muséum d’histoire naturelle d’Orléans,
la Société d’Horticulture d’Orléans et du Loiret
a organisé avec ROSA GALLICA, le 6 mars dernier, une soirée
consacrée aux " Roses galliques ". Y ont été
retracés les différentes périodes d’engouement
pour ces roses, leurs caractéristiques botaniques, le rôle
respectif des différents obtenteurs qui s’y sont intéressés,
ainsi que l’état des collections contemporaines qui en comportent
un nombre significatif.
Les
membres de ROSA GALLICA habitant la région y avaient été
invités.
Les
galliques du Rivau
Nous
sommes heureux d’accueillir à ROSA GALLICA les jardins du
Château du Rivau, situés en Touraine. Nous connaissons
ce beau château depuis près de trente ans. Il avait
fort besoin d’être restauré. C’est désormais
chose faite, et bien faite. Qui plus est, les jardins ont été
retracés et s’y trouve une intéressante collection
de roses galliques qui s’accorde parfaitement avec le style de ce
château des XV et XVIe siècles. Une idée de
visite toute trouvée pour ce printemps ou cet été.
Le château du Rivau se situe entre Chinon et Richelieu.
Château du Rivau, 37120 Léméré ( 02.47.95.77.47).
Ouvert en mai et du 17 au 30 sept., les fins de semaines et jours
de fêtes seulement, de 13 à 19 h., et du 1er
juin au 16 sept., tous les jours sauf le mardi, mêmes heures.
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Courrier
des lecteurs
Mme
D. M. de Saumur a eu l’attention attirée par la note
(1), page 11, du précédent bulletin de ROSA GALLICA,
où nous nous demandions s’il fallait écrire Rosa dahurica
ou Rosa davurica (comme le font les ouvrages contemporains). Sa
réponse, fort érudite, est la suivante (abrégée) :
D’après
l’Index Kewensis, 144 végétaux sont décrits
à l’aide de l’adjectif dahuricus , a, um, notamment
par le grand botaniste De Candolle dans son Prodrome. En
revanche, 88 autres végétaux sont décrits avec
l’adjectif davuricus, a, um. Pallas (1741-1811), botaniste
allemand travaillant aux côtés de la grande Catherine,
a utilisé cette orthographe et c’est lui qui a nommé
Rosa davurica. Enfin, 44 végétaux ont été
décrits avec l’adjectif dauricus, a, um. C’est notamment
l’orthographe qu’utilise Linné. Mais dans les Voyages
de Pallas, ont trouve aussi un Peganum dauricum !
Rappelons
que la région de Russie qui est à l’origine de ces
noms botaniques, est la Daourie / Dahourie . De cette anarchie de
la nomenclature, il semble toutefois qu’il faille s’en tenir à
Rosa davurica, puisque cette rose a été nommée
pour la première fois par Pallas qui l’a ainsi orthographiée.
M.
C. H., de Longpont-sur-Orge, demande s’il serait possible que
ROSA GALLICA publie une étude sur la famille Barbier, les
grands pépiniéristes de l’Orléanais.
C’est
certainement là une bonne idée. La seule difficulté
est que les Barbier eurent une activité importante aux Etats-Unis,
pour laquelle nous sommes moins bien informés. Mais ROSA
GALLICA publiera dans un de ses prochains numéros une étude
sur cette famille d’obtenteurs orléanais, effectivement très
intéressante.
M.
A. G., des Ageux nous demande ce que nous savons de la Portland
" Indigo " qu’il vient de planter dans son jardin.
Il
s’agit d’une variété qui avait été obtenue
dans les années 1830 ou 1840 par Laffay. On la trouve notamment
dans le catalogue de Moreau et Robert, de 1862 (n° 62, p. 6) où
elle est décrite : " moyenne, double, violet foncé
ardoisé, plate ". Il la classe parmi les " Roses
perpétuelles ", ce qui ne signifie pas grand chose.
Mais le point le plus surprenant est que cette variété
passe pour éteinte : or, elle est commercialisée
par D. Austin, en Angleterre (qui la classe en Portland). Il serait
intéressant d’en connaître l’origine et d’en vérifier
l’authenticité.
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Mme
V. R., d’Amiens, nous pose une question au sujet de l’obtenteur
Auvé-Charpentier, de Sablé, puisque cette ville se
trouve près de la Roseraie de la Cour de Commer.
Pour
être franc, nous n’en connaissions pas même l’existence
avant de recevoir cette lettre. Mais nous avons été
piqué au vif par cette question et cette proximité
géographique, et nous avons cherché. Voici les premiers
résultats de cette petite enquête.
Auvé-Charpentier est effectivement signalé, dans Les
Roses de Redouté, comme ayant obtenu, en 1807, une centfeuilles
dite " A fleurs presque simples ". Apparemment, cette
centfeuilles est éteinte.
De fait, on trouve dans les archives municipales de Sablé
(Sarthe), de nombreuses mentions d’une famille Auvé. Celui
qui obtint cette rose, prénommé Marie-Joseph, était
médecin. Il était né en 1777 à Pringé,
petit bourg près de Sablé ; son père était
marchand. En 1804, il avait été nommé " chirurgien "
à l’hôpital de Sablé et l’année suivante,
s’était marié à une demoiselle Perrine Charpentier,
fille de notaire, d’où ce nom d’Auvé-Charpentier.
Deux ans plus tard, il obtenait la " Centfeuilles à
fleurs presque simples " : on remarquera que l’obtention de
variétés nouvelles n’était nullement un passe-temps
de retraité puisqu’il n’avait, à cette date, que trente
ans ! Pour l’heure, c’est tout ce que nous en savons.
Ajoutons toutefois que B. Dickerson ( The Old Rose Adventurer,
p.595 ) indique que cet Auvé-Charpentier était la
même personne que le Charpentier qui fut jardinier en chef
du Luxembourg sous l’Empire. C’est là une affirmation purement
gratuite : en effet, on ne voit pas pourquoi il aurait totalement
abandonné son nom au profit de celui de sa femme, ni comment
il aurait pu être jardinier à Paris tout en étant
médecin à Sablé ! Or, on a la preuve qu’il
était encore " chirurgien " à Sablé,
en 1815 (Inventaire analytique des archives de l’Hospice de Sablé,
par P.E. Chevrier, Sablé, Chosnet, 1877, p. 262 ).
Mme
N. B., de Sembleçay, revient sur le nom de la gallique
" Orpheline de Juillet " et nous écrit ceci :
" Les
27, 28 et 29 juillet 1830, journées appelées les " Trois
Glorieuses ", lors des émeutes qui chassent Charles
X et amènent Louis-Philippe au pouvoir, de nombreuses personnes
furent tuées. Une ordonnance de 1831 stipule que tous les
" Orphelins et orphelines de Juillet " seront élevés
aux frais de la Nation. Cette rose qui leur rend hommage, ne peut
avoir été obtenue par le rosiériste W. Paul,
mais bien plus probablement, par Vibert ".
Nous
sommes assez d’accord avec cette hypothèse et pensons que
là est peut-être l’origine de cette appellation. Toutefois,
subsiste une incertitude. D’une part, Vibert, dans ses catalogues
ultérieurs, ne présente jamais cette variété
comme une obtention personnelle. D’autre part, juillet 1830 est
également la date de la " révolution " belge.
Or en Belgique, il y avait aussi un obtenteur important pour les
galliques, Louis Parmentier, qui vivait à Enghien, près
de Bruxelles, où se trouvait un orphelinat. On trouve d’ailleurs,
dans ses obtentions, un " Tombeau de juillet " et une
" Orpheline d’Enghien ", ce qui nous rapproche d’ " Orpheline
de Juillet ". Il est donc difficile de trancher tant que nous
n’avons pas de preuve écrite que cette variété
est bien de Vibert.
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